J’ai la chance d’habiter le jardin de mon enfance.
Perchée dans la cabane du cerisier, je m’extasie devant la prodigalité de mon arbre bienfaisant.
Bienfaisant par sa généreuse production de cerises, mais aussi par l’élégance de ses bois sombres, drapés de verdure, qui nous protège de ses grandes ailes de mère oiseau.
Le panier plein, je m’installe sous son ombre pour un dénoyautage que j’imagine fastidieux et auquel, quelques instants, je pense à renoncer. Alors que je commence mon travail sans conviction, le chien vient s’installer près de moi. Il vole deux cerises pour faire l’intéressant… mais non il aime ça et cherche à lécher mes mains écarlates de jus !
Le chant de l’eau qui rebondit sur les galets de la fontaine m’enchante. Richard revient du potager portant comme un trophée nos premiers petits pois. Ma mère traverse le jardin pour nous offrir une part de la quiche aux asperges et lardons toute chaude qu’elle vient de cuisiner. Le tableau est si parfait qu’il me faut une grande respiration pour faire place à l’afflux des souvenirs de tant de moments vécus dans ce jardin, tant d’odeurs, de sentiments...
Le temps est suspendu et… J’ai terminé le panier sans m’en rendre compte !
Alors que rougit le sucre dans ma bassine de cuivre, je pense à y ajouter la vanille rapportée de mon dernier voyage à Tahiti : je mêle dans ma confiture mes souvenirs d’enfance aux parfums des îles dont je suis tombée amoureuse.
Témoins de ce doux moment, mes pots se devaient de revêtir un habit poétique et quelque peu nostalgique : du tissu à carreaux noués d’une tresse de raphia.
En version bayadère
Perchée dans la cabane du cerisier, je m’extasie devant la prodigalité de mon arbre bienfaisant.
Bienfaisant par sa généreuse production de cerises, mais aussi par l’élégance de ses bois sombres, drapés de verdure, qui nous protège de ses grandes ailes de mère oiseau.
Le panier plein, je m’installe sous son ombre pour un dénoyautage que j’imagine fastidieux et auquel, quelques instants, je pense à renoncer. Alors que je commence mon travail sans conviction, le chien vient s’installer près de moi. Il vole deux cerises pour faire l’intéressant… mais non il aime ça et cherche à lécher mes mains écarlates de jus !
Le chant de l’eau qui rebondit sur les galets de la fontaine m’enchante. Richard revient du potager portant comme un trophée nos premiers petits pois. Ma mère traverse le jardin pour nous offrir une part de la quiche aux asperges et lardons toute chaude qu’elle vient de cuisiner. Le tableau est si parfait qu’il me faut une grande respiration pour faire place à l’afflux des souvenirs de tant de moments vécus dans ce jardin, tant d’odeurs, de sentiments...
Le temps est suspendu et… J’ai terminé le panier sans m’en rendre compte !
Alors que rougit le sucre dans ma bassine de cuivre, je pense à y ajouter la vanille rapportée de mon dernier voyage à Tahiti : je mêle dans ma confiture mes souvenirs d’enfance aux parfums des îles dont je suis tombée amoureuse.
Témoins de ce doux moment, mes pots se devaient de revêtir un habit poétique et quelque peu nostalgique : du tissu à carreaux noués d’une tresse de raphia.
En version bayadère